Il faut continuer d’avancer tant que
la météo est propice. Direction les iles Cies, des toutes petites iles,
réserves d’oiseaux, où nous arrivons dans un brouillard dense. Magnifiques
petites montagnes où les oiseaux sont très avenant et Thaïs se fait voler sa
madeleine au gouter par un goéland gourmand. Des voyants rouges d’alarme du
moteur nous poussent à quitter ce paradis plus vite que prévu pour rejoindre le
mouillage de Bayona, près de Vigo.
Très belle
rencontres avec un bateau anglais et ses trois filles, exactement du même âge
que les nôtres et aussi de Julien, son bateau vert et son chat. Premières
pêches de crabes avec notre petit casier. C’est bon ! même si les filles
préfèrent jouer avec les crabes et leur donner des petits noms que de les
manger. Mais le troisième jour, le casier a disparu !
Mais Vigo, vous en avez entendu parler ? Oui,
passage du premier ouragan Ophélia. Tout d’un coup, le soir, une chaleur sèche
et intense nous envahit, comme si le bateau était à côté d’un grand feu. Le
ciel est orange. Sensation très étrange. Le lendemain, on est cerné par les
incendies. Les canadairs prennent de l’eau tout autour de nous, la ville est
menacée, déjà des flammes lèchent certains immeubles. Sur une autre colline,
toute la forêt est peu à peu dévastée. Tous ces incendies, tout autour de nous,
c’est troublant, ça soulève de l’émotion bien qu’on soit bien protégé au milieu
de la baie.
A nouveau,
il faut partir. Les fenêtres météo sont rares en cette fin de saison et les
alizés portugais ne sont pas vraiment établis. Le vent a enfin baissé, trop
surement, et la houle des tempêtes et ouragan est encore présente.
On sort de notre belle baie pour 2
petits jours de navigation vers le sud, le long des côtes portugaises. La houle
est très forte, trop par rapport au faible vent portant. Nos estomacs sont mal
menés. La grand-voile n’est pas assez appuyée par le vent et la nuit, à 1h30,
la bôme se casse, net, au niveau de la soudure du hale-bas. Pas de frayeur,
tout se fait en douceur. La bôme est fixée sur le pont et heureusement la voile
est intacte. On met le moteur, on se déroute vers Porto. Mais vers 3h, les
voyants rouges du moteur se rallument. Pourquoi ? On sait déjà que c’est
un problème électrique et non mécanique mais par précaution on l’éteint. Le
vent gentiment se lève et le génois nous conduit au mouillage dans la baie de
Leixoes près de Porto à 13H. Le calme est délicieux ! Superbe accueil du
port qui n’a pas de place pour nous mais a un soudeur disponible. Deux jours
après, l’ancienne bôme est ressoudée, une nouvelle bôme est commandée à La
Rochelle et nous partons deux jours pour une petite découverte du pays
portugais en voiture et camping.
Les filles rêvent de camping-car… et
choisissent d’aller faire rando et baignades dans les cascades d’un parc
naturel.
Porto, où le
carrelage n’est pas un mythe, nous séduit avec ses ruelles à flanc de colline.