Nous quittons la grande ile de
Ténérife pour rejoindre La Goméra, après 12 h de navigation. Cette petite ile
est un cône volcanique parfaitement dessiné, avec son cratère culminant à
1500m, ses pentes abruptes de basalte noir débordant de végétation, et ses
quelques vallées encaissées creusées par les cascades et rivières.
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La Goméra avec au loin l'ile de Ténérife et le Teide enneigé |
Côté botanique, comme sa grande
sœur Ténérife, cette île est fascinante à découvrir. Face nord, face humide. Les
sous-bois sont couverts de mousses et de fougères. Quelques rivières y coulent.
Face Sud, face aride. Les cactus et petits buissons secs se comptent à perte de
vue. Proche du niveau de la mer, climat océanique et doux. Plus on monte en
altitude, plus l’air est frais et sec, les nuit froides. Les plantes laissent
la place aux lichens et à la roche nue.
Ainsi, en quelques heures de
voiture, nous passons d’un paysage à l’autre, de la mer à la montagne. Jamais
nous nous lassons de parcourir ces iles volcaniques.
Maloya est amarré dans le port de
San Sebastian, à côté d’un Cigal 16 en aluminium flambant neuf. Belle bête. Le
propriétaire, un peu inquiet de notre arrivée, nous demande de mettre un
maximum de pare-battage de son côté pour ne pas rayer sa coque. Il nous dit
finalement : « Mais, vous êtres en acier, pour l’électrolyse, c’est
pas très bon que vous soyez à coté de mon bateau en aluminium » Là, c’est
sûr, nous n’avons pas tous la même vision du voyage en bateau !
Mais déjà, la musique raisonne
dans la ville. Et oui, c’est mardi gras qui approche et le carnaval met un air
de fête dans les rues. Tous les soirs, c’est un défilé de groupes en costumes,
de musiciens et de chars. On y trouve un autobus découpé sur toute la longueur,
laissant place à une grande plateforme où trônent décors, danseurs et sono à
fond. De vieux camions dont on distingue mal les formes d’origine, recouverts
de décors, et encore, sono à fond. Entre chaque char, les groupes défilent en
costumes, toutes générations confondues. Peu de monde sur les trottoirs pour
admirer le défilé. Il faut dire que toute la ville fait partie du défilé !
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les filles en costume sont prêtes pour le défilé |
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les groupes défilent, haut en couleur |
Et jeudi, toujours défilé, mais
cette fois-ci les squelettes et têtes de mort font leur apparition. En tête du cortège,
une sardine géante faite de papier mâché et peint de multiples couleurs. Le
cortège s’arrête sur la plage de sable noir, la foule en arc de cercle autour
du poisson enflammé, sur fond de feux d’artifices.
Nous profitons de cette escale
sur la Goméra pour partir en rando 3 jours. Nous chargeons notre voiture de
location avec tentes, réchaud, duvets et sacs d’avitaillement. Nous dévalons
les pentes escarpées, jouons dans les ruisseaux, nourrissons des moutons et
admirons les fleurs sur notre passage. Les nuits sont fraiches et étoilées.
Nous sommes au-dessus des nuages. Maloya et la mer sont bien loin…
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notre campement face à la montagne, la mer au loin.. |
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Témoé monte sa tente |
Retour à notre environnement
bleu, après ce plein de quiétude et de verdure. Nous mettons les voiles sur la
dernière ile sous le vent des Canaries, El Hierro, et son unique port, La
Restiga. Juste deux pontons mais trop petits pour accueillir les 20 tonnes de
notre Maloya. Nous restons amarrés le long du quai en béton adossé à la jetée.
C’est justement cette longue jetée qui ferme le port et l’abrite de la houle et
des vents dominants du Nord-Est. Manque de pot, en cette fin de février, le
temps est glacial sur l’Europe, un hiver interminable, et les vents sont
inhabituellement de secteur Sud-Ouest. La houle rentre dans le port, le vent
souffle, il ne fait pas chaud… Nous avons l’impression de naviguer à quai. Les
aussières se tendent, cassent, la coque s’use sur le quai. Nous mettons une
ancre pour écarter le bateau du béton. Rien n’y fait, l’ancre finie par
déraper. En plongée, nous accrochons des aussières et des chaines sur des
rochers au fond du port, par 10 m de profondeur. Ce mauvais temps durera une
longue semaine, et nous mettons au total une douzaine d’aussières sur le quai,
3 chaines et autant d’aussières au fond du port pour écarter de quelques mètres
le bateau du quai. Nous tanguons au milieu d’une toile d’araignée.
La Restiga, on s’en
souviendra !
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Maloya au port de la Restigua. Le temps est encore beau |
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Le vent et la houle se lèvent. Maloya est amarré par des ancres et de nombreuses aussières |
Mais Le Restiga, c’est aussi 7
centres de plongée pour 400 habitants, soit LE spot de plongée des Canaries.
Ici, les pêcheurs ont mis en place et gèrent de façon stricte une réserve
naturelle et pêchent de façon durable. Résultat : Les eaux sont
poissonneuses et les fonds sont formidables pour le tourisme subaquatique. Un
exemple de gestion qui mériterait d’être exporté !
Inaya et Thaïs en profitent pour
s’initier à la plongée bouteille et font de beaux progrès en une semaine. Hervé
plonge avec un club très sympa (Taxi Diver pour ne pas le citer) et admire entre
autre du corail noir sur des fonds de 40 m avec une belle visibilité.
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Sortie de notre plongée "corail noir" |
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Thaïs et Hervé sous l'eau |
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Inaya et Annabel dans le bleu |
Enfin, La Restiga sera le
dernier port avant la traversée vers le Sénégal et l’Afrique. Dernier port
d’Europe, de l’espace Schengen, de l’Euro et des pontons avec eau et
électricité.
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