vendredi 20 avril 2018

La Casamance par Inaya


La Casamance est un fleuve qui traverse le Sénégal d'est en ouest en Afrique. Plusieurs campements ainsi que des villages sont au bord de ce fleuve. Un campement, c’est un endroit où les touristes peuvent venir pour manger ou dormir.  Des apiculteurs produisent du miel de palétuvier. Les palétuviers sont des arbres avec de grandes racines aériennes qui constituent la mangrove et poussent au bord de l'eau. Nous voyons beaucoup de pêcheurs et les eaux sont poissonneuses. Des pirogues, des barques, des voiliers…. Beaucoup d’hommes, de femmes, d’enfants sont à l’aise sur le fleuve Casamance. La Casamance est entre les tropiques et l'équateur, et il y a deux saisons : La saison des pluies, où il pleut tout le temps et il fait chaud et lourd. Les rizières sont inondées. Et une saison sèche où il ne pleut pas, la végétation est sèche, et il fait chaud et sec. En saison des pluies, des crocodiles y nichent ; mais même en saison sèche, plein d’oiseaux sont là : des aigrettes, des hérons, des martins pêcheurs…. Et bien d’autres. Dans l’eau aussi il y a plein de poissons, de coquillages et de crabes.
Pêcheur à l'épervier dans le fleuve Casamance

La Casamance n’est pas un fleuve d’eau douce car elle est trop près de l’océan. La Casamance est un fleuve d’Afrique noire. Elle fait les trois quarts de la largeur du Sénégal et se trouve au sud. Elle entoure de tout petits îlots où sont plusieurs campements dont celui de Djirwatou où ma marraine, Rebecca, habite. C’est celui où nous nous sommes arrêtés. Là-bas, on a des poules, des cochons, des chiens, un singe, un perroquet, un potager, des rizières, des palmiers. Tout pour vivre : un cochon rôti, des poulets, des poissons, des œufs, des bons chasseurs, de la compagnie, des légumes, des fruits, du riz et du vin de palme. Le vin de palme, c’est la sève du palmier qu’on récolte et qu’on laisse fermenter plus ou moins longtemps selon les goûts. En plus, on va pêcher des seiches, des barracudas, des sardines, des crabes, des poissons volants ou des huîtres de palétuviers. Le soir, un feu de camp est là et les djembés résonnent. C’est très gai.
Témoé met du bois dans le feu

Leur campement est en construction alors il n’y a pas encore de maison en parpaing. Il y a des tentes, des hamacs, une cabane dans les arbres et un bar sénégalais c’est-à-dire une glacière et un banc autour du feu. Deux maçons sont en train de construire la cuisine et le futur petit bar-restaurant avec des parpaings qu’ils fabriquent eux-mêmes puis le tronc des palmiers coupé en lames permettra de faire la charpente. Mais pour cela, il a d’abord fallu creuser un puits pour avoir l’eau nécessaire et aller chercher des millions de coquilles de coquillages pour remplacer les cailloux dans le béton. En attendant, tout est dehors même la cuisine. On cuisine sur le feu, un filet stocke la vaisselle, et il y a une grande table pour manger. Ça c’est rare, d’habitude on mange par terre sur une natte.
La cuisine du campement

On mange du riz à tous les repas et la viande est du poisson, du singe, du canard, de la poule, du cochon. Le tout servi dans un grand plat collectif où chacun se sert avec une cuillère ou la main. Mais attention, seule la main droite a le droit d’aller dans le plat et on mange la portion triangulaire imaginaire qui est en face de nous. Là-bas, il n’y a pas d’eau courante ni d’électricité. On va chercher l’eau au puits et il y a un panneau solaire pour recharger les lampes frontales et les quelques téléphones portables.
Didjeridoo, le bateau de Rébecca et Arnaud au mouillage devant le campement

Pour aller faire les courses, c’est difficile. Ici il n’y a pas de Décathlon, de Kiabi, de DPAM ou de Carrefour. Il faut faire une heure de pirogue pour aller au cap Skiringue, une grande ville de la Casamance, qui est plus petite que La Rochelle ; c’est un des rares endroits où il y a des voitures et des routes goudronnées. Après la pirogue, on fait un quart d’heure de taxi pour arriver en ville. Si on veut des beaux habits, on va acheter du tissu et on va chez une couturière. Et si on veut de la nourriture, il y a des marchés mais il n’y a pas de glace, de Nutella, pas de bonbons et autres gourmandises ou produits manufacturés. En général, les sénégalais ont un énorme sac de riz, un autre d’oignons, rarement quelques pommes de terre ou quelques légumes et vont pêcher tous les jours des poissons ou des huîtres. Les jours de fête, le poisson est remplacé par de la viande : cochon, canard, poulet. Ils mangent ce menu trois fois par jour.
Je dessine la robe que la couturière va me confectionner

Malheureusement, ici, ils jettent leurs déchets dans la nature. Avant, tout était fait avec des matériaux naturels, mais maintenant les sacs plastiques et les cannettes en aluminium et boites en fer sont utilisés et jetés directement par terre ou dans le fleuve. Pour eux, cette pollution ne semble pas un problème, il n'y a pas de poubelle ni de camion poubelle pour enlever et trier les déchets.
Une rivière pleine de déchets à Dakar
Un panneau accroché sur un arbre...

En Casamance, le problème, c’est les mouches, les abeilles et les moustiques. En saison sèche, les abeilles cherchent de l’eau douce. Que tu sois à terre ou dans un bateau, tu ne peux pas faire la vaisselle, te laver les mains ou boire de l’eau sans avoir des abeilles près de toi. En saison des pluies, les mois d’été, il y a des moustiques, plein de moustiques ; le soleil se couche, les moustiques se lèvent. Les mouts mouts (de tous petits moustiques) se lèvent avant le coucher du soleil. Et les mouches sont tout le temps là. On est bien content que les abeilles soient là pour faire du miel de palétuviers, de fromagers… miel délicieux mais un peu fort. C’est un régal.
Un petit perroquet adopté par Rébecca. Il s'appelle Papahic

En Casamance, il y a plein de baobabs où les perroquets font leurs nids. Et à l’entrée du fleuve, il y a plein de grands dauphins et de pélicans.
Un baobab au milieu des rizières, en saison sèche
Nous venons de passer 1 mois et demi au Sénégal. Il faut partir avant le début de la saison des pluies à cause des tornades qu’il y a pendant cette saison. C’était un très beau pays que nous avons tous du mal à quitter. Nous avons rencontré d'autres bateaux très sympa. Maintenant, on va traverser l’Atlantique pour aller aux Antilles.
Avec Maman, nous traversons la mangrove à pied...


J'ai retenu de mon séjour en Casamance qu'ici, ils ont peu d'agent, peu de choses, mais vivent heureux, au milieu de la nature qu'ils connaissent bien, s'entraident, partagent, rigolent, et se débrouillent avec pas grand chose.
La nature est aussi en danger, par la pollution, et aussi le réchauffement de la terre. Les saisons changent, le climat est plus sec, plus désertique.
J'ai été très heureuse de revoir ma marraine Rébecca. De passer un mois avec elle, sa famille et ses amis, et ainsi mieux la découvrir.

Inaya

Moi avec ma marraine, Rébecca

Maloya, au mouillage dans le fleuve

Je fais un petit feu, dans le coin veillée

Djemba, le singe d'Agolène

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