Hervé, Annabel, Inaya, Thaïs, Témoé sur www.voiliermaloya.fr
Casamance, Sénégal, Afrique de l'Ouest le 1er avril 2018
Vous vous en doutez, pas de chasse aux œufs en chocolat....
Mais cela n’empêche pas de fêter dignement l’évènement. Nous sommes dans un
village mixte catholique-musulman, dans un pays majoritairement musulman, dont
beaucoup sont animistes (croient dans les forces et esprits des éléments
naturels, et font appel à des chamans lors de rituels tenus secrets)
La fête a commencé le vendredi soir, dans le village
natal d’Agolène. Beaucoup de villageois partis travailler à Dakar et les
alentours sont de retour pour l’événement. Nous allons y rester quelques jours,
et déplaçons les bateaux pour les mettre au mouillage devant le village, soit
une petite demi-heure de navigation. Les quatre bateaux ancrés devant le
campement font le déplacement. Un beau cortège sur l’eau calme du fleuve, bordé
de mangrove.
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Inaya et Thaïs perchées dans le mat pour admirer les alentours |
La veille, nous sommes allés chercher un cochon chez un
ami d’Agolène. Mais ici, on ne demande pas un rôti chez le charcutier pour le
repas pascal. Il faut faire quelques minutes en pirogue, marcher dans les
herbes hautes et sèches avec au loin les baobabs. Au milieu de nulle part, nous
trouvons une maison et un enclos. Les cochons sont là : des gros hargneux
et des petits affolés. Nous devons attraper le petits noir et le noir et blanc,
sans se faire attaquer par les adultes… Avec Agolène et Simon, nous entrons
dans l’arène, les cochons se figent et observent. A l’extérieur, les enfants
rigolent. La corrida commence, et après plusieurs tours, Hervé réussit à
plaquer au sol les bestiaux, dans un couinement infernal. Nous retournons au
village avec nos paquets sous le bras. Plongés dans une marmite d’eau
bouillante, découpés et grillés, les cochons font un accompagnement de premier
choix sur un grand plat de riz et de sauce aux oignons. Nous commençons à
apprendre à manger dans le grand plat commun, avec uniquement la main droite et
en faisant des boulettes de riz d’une main. Pas toujours facile de dépiauter un
poulet ou un poisson ainsi…
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Agolène s'approche des cochons... |
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Moi aussi je peux crier comme un porc! |
Ce vendredi soir, comme le veut la coutume, nous
faisons le tour des maisons du village, et à chaque fois, nous y sommes
accueillis pour y manger et boire. Tout se termine, bien évidemment, par des retrouvailles
autour d’un grand feu à partager du vin de palme.
Inaya leur fait découvrir la tradition des
poissons d’avril à coller dans le dos !
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Inaya fait découvrir les poissons d'avril aux enfants du village |
Dimanche, fête au village. Ils sont passés d’une
trentaine de personnes à l’année à plus d’une centaine. Petit problème d’organisation,
cette année, pas de cochon ou de viande pour accompagner le riz. La fête
risque d’être annulée. Avec l’équipage des deux autres bateaux, nous partons en
pirogue à la ville voisine chercher quelques poulets. Les femmes mariées sont à
la cuisine : dehors, sous un baobab, de grosses marmites posées sur des
feux de bois. S’en échappent des odeurs de riz et de sauces aux oignons et
piments. Quelques poules et canards essayent de picorer quelques grains par-ci
par-là. Des femmes s’activent, penchées, d’autres dansent et chantent. Le rire
est de mise. Plus loin, sous le fromager, l’arbre sacré du village, les hommes
sont assis en rond autour du feu et … boivent le bouniouc (vin de palme). La
fête se termine tard dans la nuit, avec une sono aux enceintes démesurées. Le bruit
du groupe électrogène est couvert par les basses saturées. Les enfants courent,
les adultes dansent, les anciens regardent …. En buvant du bouniouc.
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Rébecca aide à la cuisine |
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Cuisson du riz |
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Hervé aide au bouniouc |
Lundi de Pâques.
Après quelques minutes de pirogue et de marche, nous
atteignons un autre village. De ce côté-ci du fleuve, l’eau douce est plus
abondante au fond des puits. Avec l’aide d’associations humanitaires, des pompes
sont été installées, avec des réservoirs fixés dans les arbres, faisant office
de château d’eau. Des potagers gérés par les femmes bordent le village,
produisant fruits et légumes toute l’année. Du bétail broute les herbes sèches
des rizières. Des campements, restaurants et bars accueillent les toubabs en
vacances, les pieds dans l’eau. On reste loin des standards du Club Med,
mais l’accueil et l’authenticité y sont biens présents.
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village au bord du fleuve |
En ce lundi de Pâques, nous assistons à la messe. La
tradition veut que la chorale du sud de la Casamance et le prêtre se déplacent
et y célèbrent la messe. Cérémonie très joyeuse, vivante, au son du djembé, tantôt
en français, tantôt en diola. A la fin de la messe, toute l’assemblée se lève
et se met à danser, à s’embrasser et rire. L’esprit-saint est bien vivant ici !
Ainsi, en plus de ce côté accueillant et non violent,
nous découvrons une société sénégalaise très organisée et hiérarchisée. Chacun
a sa place. Les rites, traditions et croyances structurent la vie du village. D’autres
valeurs, parfois difficiles à comprendre et à faire côtoyer avec les nôtres.
La découverte du Sénégal et des sénégalais nous enchante.
Merci...
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Témoé au coin du feu |
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Préparation du thé, un grand cérémonial. Le braséro est fait à partir d'un compresseur de réfrigérateur! |
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le campement.... |
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Le singe apprivoisé d'Agolène |
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École en plein air |
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Nous nous rendons dans un autre village en passant par la mangrove, à travers les palétuviers |
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...et la vase... |
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Témoé préfère se faire porter dans la mangrove! |
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Les femmes font sécher les huitres qui poussent sur les racines de palétuviers |
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... et ce depuis quelques années! |
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Un baobab |
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Le bétail broute dans les rizière asséchées |
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Pirogues en bois au bord du fleuve |
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Les plus grandes pirogues font 20 m de long et une quinzaine de marins partent pêcher au large de la Guinée pendant trois semaines. |
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Rébecca et des enfants du village |
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Rébecca et Agolène |
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Des enfants du village posent pour la photo |
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Danses au son du tam-tam ou djembé |
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Les femmes préparent un grand repas : poulet-riz |
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La cuisinière en train de piler des piments au magimix |
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Une classe dans le village d'Edge |
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chaque déplacement en pirogue est l'occasion de pêcher, et peut être de vendre le poisson pour acheter de l'essence |
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Inaya et un jeune perroquet apprivoisé |
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Les femmes au boulot, les hommes regardent. Ça commence très tôt! |
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Un peu de béton pour faire les fondations de la case de Lucas |
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Inaya s'entraine à allumer le feu |
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Thaïs aux commandes de l'annexe |
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Visite d'un producteur de miel, avec ici la présentation d'un four solaire pour la récolte du miel sur les plaques de cire |
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Thaïs s'exerce comme coiffeuse sur les cheveux de Témoé |
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Hervé et Arnaud vont chercher de l'eau... |
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Promenade au milieu des baobabs |
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Thaïs au pied d'un fromager |
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Tam-tam creusé dans une seule pièce de bois, utilisé pour la communication entre villages (avant l'arrivée d'Orange...) |
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L'arbre sacré au centre du village, avec accroché des os de poulets et autres crânes d'animaux |
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Transport d'un cochon, tenu par les pattes et la queue |
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Témoé déguste des huitres de palétuvier grillées dans les braises |
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Inaya au milieu des rizières, en saison sèche |
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Le singe d'Agolène dégustant une banane |
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On en n'est pas si loin... |
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Bétail dans les rizières |
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Dégustation de bouniouc |
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Avec les enfants du bateau Pikaïa |
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Autour d'un gros baobab |
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La mangrove avec les huitres sur les racines de palétuvier |
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Rizière et palmiers pour le vin de palme |
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